Napoléon Bonaparte fut membre de l’Institut et y a exercé une influence importante. Mais la matière de ce dossier, publié à l’occasion de l’année Napoléon, est ailleurs, dans la belle collection réunie par Frédéric Masson (1847-1923), fervent admirateur du personnage, conservée à la bibliothèque Thiers. Soixante gravures produites en Europe entre 1796 et 1815, éclairent une guerre méconnue qui fit pourtant rage, celle des images. Tôt rompu à l’art de la propagande, Napoléon a bien compris leur puissance. Ses détracteurs aussi. Reproductibles, diffusées partout où la censure ne sévissait pas, elles touchaient en effet un large public. Numérisées en haute définition, accompagnées chacune d’un commentaire détaillé, elles sont aujourd’hui proposées sous forme d’une exposition virtuelle qui permet d’appréhender les sentiments profondément contrastés que Napoléon inspira à ses contemporains. Par admiration, voire dévotion, par hostilité, voire haine, les artistes cherchèrent, par le rire, l’émotion, le sarcasme ou la surprise, la connivence avec le public. Leurs œuvres font encore mouche.